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Les maladies chroniques/ les miasmes

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Après 30 ans de pratique de l’homéopathie, Hahnemann a une nouvelle fois tout remis en question. L’homéopathie marchait magnifiquement en aigu, mais se cassait les dents sur les maladies chroniques. Certains patients revenaient aigu après aigu, et leur santé ne cessait de décliner, même après guérison de leur infection.

Soit un nouveau modèle était indispensable pour appréhender ces cas, soit l’homéopathie n’était pas scientifiquement valide, car elle n’était que palliative, alors que l’objectif était de rendre la santé.

Hahnemann a eu la chance de vivre à une époque où les niveaux de santé étaient bien meilleurs. Il n’aurait pas pu parvenir aux mêmes observations de nos jours, même les anciens allopathes possédant un tant soit peu de sens clinique trouvent que les tableaux pathologiques ne sont pas aussi clairs qu’il y a 40 ans.

Le résultat de ses recherches est consigné dans son ouvrage « Les Maladies Chroniques ».

Tous les homéopathes ne « croient » pas aux miasmes, comme tout le monde ne « croit » pas à l’homéopathie. Pourtant, bien des homéopathes se retrouvent déçus après quelques années, leur enthousiasme initial les a quitté car ils se heurtent à des échecs répétés devant une maladie chronique. Certains homéopathes, exceptions qui confirment la règle, sont excellents même sans utiliser les miasmes.

A.    Passons tout d’abord en revue les reproches (mythes) formulés à l’encontre de cette « théorie ».

  1. Hahnemann était gâteux lorsqu’il a rédigé les maladies chroniques.

On ne peut rien répondre à cela. Des témoignages illustres affirment le contraire, dénigrer est bien plus facile que de se remettre en question. Ses nouvelles conceptions sont publiées à un moment où les éclectiques causent déjà beaucoup de dégâts. Personnellement, j’aimerais être aussi gâteuse aujourd’hui que ce qu’il était à 80 ans…

  1. Le terme de miasme est désuet donc la théorie est dépassée.

La notion de miasme est à envisager aussi bien sur le plan énergétique que physique. Toute infection était un miasme à l’époque. L’étymologie signifie « souillure » et miasme était utilisé pour définir une émanation malsaine, une source de contagion, dans un contexte où le microbe n’avait pas encore était découvert. Hahnemann veut démontrer que chaque maladie va laisser son empreinte dans l’organisme, en définissant les conditions pour que cela se produise. La découverte du code génétique ne remet pas en cause ces déductions, au contraire, elle la confirmerait plutôt. Sans miasme, la notion de suppression n’a plus d’intérêt, et nous n’avons aucun point d’appui solide pour nous positionner face à la médecine allopathique, ou plutôt palliative, en particulier lorsqu’elle utilise l’antibiothérapie.

  1. C’est stupide, toute maladie relève de la psore.

Effectivement, le catalogue des maladies psoriques est long…mais ce n’est qu’un catalogue, probablement incomplet. La subtilité consiste à comprendre qu’on est porteur d’une maladie chronique uniquement si la psore a été dégradée. Et Hahnemann prend bien soin de distinguer différents niveaux de psore qui sont autant de niveaux de santé. Les miasmes vénériens ne peuvent s’ajouter qu’à partir du stade de psore latente, et ils donnent essentiellement une coloration, une topographie et une appréciation de la vitesse d’évolution au tableau de la maladie chronique.

  1. C’est trop compliqué

Oui, c’est compliqué, car il est nécessaire d’avoir de l’expérience dans la pratique de l’homéopathie pour en saisir l’utilité pratique. Cependant, il y a de grandes chances que certains se soient égarés dans la lecture des maladies chroniques en le lisant comme l’Organon. Autant l’Organon est vraiment un outil pratique décortiquant chacune des lois à appliquer pour la conduite et la réussite d’un traitement, autant les Maladies Chroniques peuvent se lire comme une matière médicale, en survolant et revenant après coup à certains points moins importants.

C’est également exigeant de nous demander encore plus de rigueur dans la pratique de l’homéopathie, alors que cet art est déjà extrêmement difficile, et que nous sommes en permanence en butte à la moquerie.

Quant à expliquer cette théorie à des personnes n’ayant aucune notion d’homéopathie, waw… Elle nécessite des pré requis importants pour l’assimiler et être capable de l’utiliser.

B.    Tentons de résumer simplement et brièvement le substrat des maladies chroniques

1.     Toute maladie, non vénérienne, quelle qu’elle soit, va laisser son empreinte dans l’organisme : c’est la psore

C’est l’histoire de la poule et de l’œuf : sans psore, l’organisme n’a pas la capacité de contracter une maladie, mais sans maladie, pas de constitution de psore.

La psore est le socle sur lequel s’appuyer pour réfléchir à une maladie chronique, définir son pronostic, connaître l’état de santé du patient lorsqu’il vient vous consulter pour la première fois.

Il correspond aux niveaux de santé de Vithoulkas pour ceux qui connaissent, mais en bien plus souple. Le modèle de Vithoulkas m’a été indispensable pour comprendre les maladies chroniques d’Hahnemann, mais souffre de beaucoup d’exceptions face à la réalité clinique.

N’oublions pas qu’Hahnemann bâtit un modèle de réflexion. Aussi peu importe si tous les cas analysés ne sont pas parfaitement des gales, des gonococcies ou de la syphilis. Le germe importe peu, c’est le comportement de l’organisme face à l’agresseur qui prévaut (et là encore on revient à l’histoire de la poule et l’œuf : n’importe quel micro organisme ne peut pas avoir le même impact sur l’économie humaine.)

Ce modèle peut s’appliquer aux animaux, probablement aux végétaux et aux sols aussi, or ceux-ci n’ont pas forcément les mêmes agents infectieux que les êtres humains.

La psore primaire

correspond à la phase d’éruption. Le modèle analysé est celui d’une personne en excellent état de santé se faisant contaminer par la gale pour la première fois. Seule l’éruption est apparente. Si cette éruption est supprimée par des médications externes, si une maladie aigue se surajoute et diminue sa vitalité, alors l’éruption disparaît et l’on arrive au stade de psore latente.

Cet état de psore latente

est « un état précaire qui ne présage rien de bon » !!! pour paraphraser cet escroc de Knock.

Dr Knock au cinéma incarné par Louis Jouvet

C’est l’étape à partir de laquelle on peut acquérir un miasme, qu’il soit sycotique, tuberculinique ou syphilitique, du fait de la dégradation de l’état de santé.

C’est à ce stade que ce situent les angines à répétition. Selon Hahnemann, il suffit de chagrins ou d’atteintes émotionnelles intenses, de soucis, de conditions ou d’hygiène de vie non favorables sur une période prolongée pour tomber rapidement dans le stade de psore secondaire.

La psore secondaire

Vous portez des lunettes ou pire, vous vous êtes fait opérer pour un trouble de l’accommodation, vous avez atteint le stade de psore secondaire…celui où la maladie chronique est imminente.

Une otite chronique suppurée appartient également à ce stade. Or il se trouve que c’est fréquemment le cas lorsqu’on vaccine pour la première fois des enfants uniquement avec le DTP.

Hahnemann inclut le diabète dans ce stade (j’imagine qu’il s’agit de diabète de type II vu le contexte de l’époque)

La psore tertiaire

Correspond à la phase de manifestation de la maladie chronique : psychose, manie, angine de poitrine, cirrhoses…

Chaque affection va atteindre la psore et l’augmenter pour nos sociétés contemporaines. (Je ne sais pas ce qu’il en était aux siècles passés, car une maladie était dite « bénigne » lorsqu’elle apportait la guérison avec elle. Etait-ce en rapport avec les sétons ? Aucune idée. Toujours est-il que l’idée qu’une maladie aiguë pouvait modifier le cours d’une maladie chronique était familier à cette époque.).

Un traumatisme n’est pas une infection microbienne, et pourtant en fonction de la psore sous-jacente, celui-ci peut impacter l’organisme plus ou moins profondément. Nous sommes parfois amenés à choisir un médicament anti-psorique pour en venir à bout.

2.     Etablir le stade de psore du patient revient à faire un pronostic

En fonction du catalogue de signes, vous pourrez évaluer où se situe le patient, et dans quelle direction il va.

Certains signes sont communs à plusieurs stades, l’important est d’avoir une idée, pas de « ficher » strictement un patient, d’autant plus que les évènements de vie se poursuivent et pourraient vous faire mentir.

La fièvre n’est plus le seul repère comme affiché par Vithoulkas, et désormais vous pouvez définir une stratégie et une feuille de route en fonction de la (des) pathologie(s) du patient et de ses antécédents.

3.    La stratégie s’appuie sur trois paramètres

La force vitale

Ce paramètre est indépendant des autres facteurs. La force vitale est maximale à la naissance et ne cesse de diminuer jusqu’en fin de vie.

C’est pour cela que les enfants réagissent vite et bien aux doses en général, et qu’ils n’ont pas besoin de hautes dynamisations, tandis que la plus grande prudence s’impose sur le choix de la dynamisation chez les personnes âgées du fait de leur moins grande énergie de vie. Plus on est jeune, plus le potentiel de réversibilité/guérison est élevé, et rapide.

La seule variation à mon avis s’exprime dans l’expression de celle-ci. Par exemple, un traumatisme va limiter l’expression de la force vitale, telle une sensitive (la plante) se referme lorsqu’on la touche. Cette hypothèse expliquerait pourquoi aconit, médicament totalement apsorique et amiasmatique pourrait avoir un grand effet dans un premier temps. Il restaure l’expression de la force vitale. (attention, ceci n’est qu’une hypothèse de ma part)

Sensitive

L’état de la psore

Cet état est défini par les paramètres que l’on vient de voir.

Plus elle est dégradée, plus le patient sera long à guérir, plus vite il pourra nous échapper et mourir si son état de santé est très bas.

Plus le niveau est élevé, plus le praticien sera confortable et aura du temps pour guérir son patient.

De manière concomitante, plus l’état de santé est dégradé, moins la symptomatologie pertinente pour l’homéopathe sera claire. En remontant le niveau de santé, le nombre et la qualité des signes bizarres, étranges et particuliers augmentent aussi.

Les miasmes chroniques associés à la psore

Les miasmes classiques

C’est ce qui va compliquer la guérison. Il n’est pas ici question de redéfinir les miasmes dans leur tableau, leur tropisme et leur dynamique, mais d’évaluer comment ils contribuent au pronostic et à la stratégie de guérison.

Un miasme sycotique évolue lentement, mais sa guérison est également très longue.

Un miasme syphilitique est très facile à guérir (sous condition que la psore soit bonne), mais il est extrêmement destructeur

Le miasme tuberculinique, appelé pseudo-psore par Hahnemann est à mon avis pas encore totalement compris, et source de confusion. Certains y voient un mélange de psore et de syphilis, mais si tel était le cas, je ne vois pas l’intérêt de le distinguer. Selon moi, il s’agit plutôt d’un « booster », « accélérateur », « energizer »c’est-à-dire qu’il va accélérer tous les processus. Plus d’émotions, plus de fatigue, il accélère la dégradation de l’état de la psore. Anarchie et exaltation et consomption en sont les maîtres mots.

Les miasmes cancériniques et VIH

Ces deux miasmes sont décrits par Choudhury, qui y perçoit des nouveaux miasmes.

Le miasme VIH se superpose au miasme tuberculinique, voire syphilitique, selon moi, il n’est pas pertinent.

Le miasme cancérinique se discute. De ce que je comprends, le cancer ne peut se déclarer que sur une psore très dégradée. Il est bien sûr multimiasmatique du coup. La tuberculose donne l’anarchie, la sycose l’excès et la prolifération, la syphilis la destruction. Chaque cancer présente un équilibre de ces miasmes différents. De là, à ce qu’il forme un miasme à lui tout seul, je ne pense pas, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une maladie sexuellement transmissible, donc on retourne dans la case psore ou pseudo psore (tuberculinisme)…

Les nouveaux miasmes à la Sankaran

Ce système n’a plus rien à voir avec les miasmes d’Hahnemann, mais l’histoire est certainement très belle.

La stratégie :

pourquoi ? comment ?

Bien entendu, si dès la première consultation, votre similimum est évident, bâti sur des crabs (caractéristiques, rares, bizarres) , la question de la stratégie ne se pose pas. Tout au plus aurez-vous besoin de compléter par un antipsorique si le médicament prescrit ne l’est pas, et que le patient est au stade de psore secondaire. Pour un patient jeune, ou en très bon niveau de santé, commencer (et parfois finir) sur Tuberculinum pour des otites chroniques suffit.

La stratégie doit s’établir en face d’un patient fragile : risque d’aggravation fatale d’une maladie chronique, personne âgée, potentiel de rechute, mauvaises conditions de vie et incapacité à respecter une hygiène de vie.

Malheureusement, de nos jours, la plupart de nos contemporains se situe au stade de psore secondaire.

La psore est le miasme le plus facile à supprimer, et le plus facilement aggravé par toute affection. C’est donc celui à traiter en premier.

La syphilis est à traiter en dernier, car si le reste de l’édifice est solide, elle n’a pas la possibilité de s’exprimer.

J’ai un doute sur la priorité de traitement concernant la sycose et le tuberculinisme, car je manque d’expérience en la matière. Il me semble que le tuberculinisme soit à traiter avant la sycose, par ordre de priorité.

En général, pour un cas pas trop compliqué, les symptômes s’enchaînent « naturellement » et un homéopathe intuitif aura tendance à traiter le cas de cette manière là.

En revanche, dans un cas multi allopathisé, (ou multi homéopathisé) regorgeant de strates de médicaments différents, c’est beaucoup plus délicat. Un canevas de conduite s’avère précieux.

Concrètement :

Un patient consulte pour des douleurs rhumatismales résistantes à toute classe d’analgésique. Il a un traitement allopathique suite à un infarctus, un traitement pour des troubles du sommeil, de la constipation, etc…

Bien sûr, traiter la douleur est la priorité. Si le simillimum est clair, pas d’hésitation. Dans ce cas (non développé), les signes appellent à la fois Aurum et Sulfur. Le miasme apparent est syphilitique. Que faire ?

Si Aurum n’était pas anti psorique, Sulfur s’imposerait clairement en priorité. Heureusement, Aurum est antisyphilitique (antisycotique) mais aussi anti psorique. Pas d’hésitation, je peux donner Aurum pour ce cas.

Une autre patient consulte pour des douleurs de polyarthrite rhumatoide, avec un traitement allopathique maximum et pourtant insuffisant. Le miasme est très clairement sycotique. On repère quelques rares signes de Sulfur au milieu de key notes de Medorrhinum. Là, il faut clairement donner Sulfur en premier. Puis Medorrhinum.

D’autant plus que cette patiente présentait la lésion caractéristique de la gale (même si elle n’en était pas porteuse) : un prurit et une rougeur entre deux doigts.

Malheur à moi (et surtout à elle), j’ai donné Medorrhinum. Hahnemann signale ce cas de figure, lorsqu’une telle lésion réapparait dans une maladie chronique, il ne faut surtout pas la supprimer et la traiter en priorité, c’est comme l’ultime appel au secours de l’organisme. Mais même en l’absence de la lésion, il était préférable de commencer par Sulfur, afin d’augmenter le niveau d’énergie de l’organisme.

(C’était une patiente qui avait été traitée par homéo enfant, et certainement très bien, car je n’avais jamais vu un tel signe auparavant.)

Lésion typique de gale

Vithoulkas

utilise les miasmes sans vraiment le dire. Nous nous étonnions qu’il fasse parfois entrer les remèdes au « chausse pieds ». En fait, il donne la plupart du temps un antipsorique pour débuter le cas, en attendant que celui-ci révèle des symptômes plus clairs. Ses 4 niveaux de santé correspondent aux 4 états de la psore : primaire, latente, secondaire et tertiaire.

4.    Les ouvrages de référence

Cet article a été écrit uniquement pour vous inciter à plonger dans les maladies chroniques d’Hahnemann, ouvrage de référence. Sautez allègrement les pages de description de maladies et symptômes au début, vous pourrez vous y référer ensuite pour définir votre stade de psore ou celle de vos patients.

L’autre ouvrage de référence est celui de Bönninghausen traduit en français.

La préface est émouvante car c’est une traduction d’un texte de Hering, qui a trimé et erré pour essayer de trouver des solutions au problème de la dose liquide, de la répétition d’une même dynamisation, qui confondait apsorique, anti psorique et amiasmatique. Il n’avait pas eu la chance de lire le 6 eme Organon et tâtonnait en utilisant des antidotes pour gérer les aggravations.

Cet ouvrage est fondamental, car je ne suis pas certaine que les auteurs plus récents aient compris les miasmes comme Hahnemann et Bönninghausen. Un tri est à faire, et je n’en suis pas encore capable.

A titre d’exemple :

Antimonium crudum, Belladonna, sont des antipsoriques. Sulfur et Calcarea carbonica sont les « maîtres » antisporiques. Plus un médicament est anti psorique, plus son action est longue et profonde.

Qu’un médicament soit végétal, animal ou minéral ne présume pas de son action anti psorique.

Magnesia sulf ne l’est pas, son action est courte. Colocynthis est aussi profondément anti psorique que Natrum muriaticum.

La compréhension des miasmes permet d’intégrer l’intérêt des LM. Sincèrement, sans ce mode de préparation, je ne pense pas qu’on puisse remonter facilement les psores dégradées telles qu’on les trouve aujourd’hui. En particulier dans le cas de psychoses, folies, les manifestations physiques signant une évolution favorable risquent d’être particulièrement violentes si on ne maîtrise pas la dose liquide. En général, on épuise une LM en l’utilisant sur un médicament de LM 1 à LM6 selon Choudhury, ce que j’ai expérimenté également. L’intérêt d’avoir la liste des médicaments complémentaires nous épargne beaucoup de peine pour remonter les niveaux de santé. C’est dommage que Vithoulkas n’explicite pas mieux ce qu’il utilise de manière intuitive (ou pas).

La notion de maladie chronique et de miasme ne remet pas en cause le principe de similitude, la loi de totalité et la loi de guérison de Hering. Elle nous projette dans un univers plus vaste pour appréhender la réalité de la maladie.

Un article récent de Planète Homéo démontrait l’importance de définir le contexte individuel et social dans lequel une épidémie pouvait trouver une réceptivité. Je pense qu’en maîtrisant ces concepts, il est possible de faire de telles prédictions.

Cet article reste incomplet, et comporte peut être des erreurs, car le sujet des maladies chroniques est vaste et je ne prétends certainement pas avoir tout compris. A vous de jouer !


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